L’analyse révèle que la production béninoise d’ananas est encore très faible bien que certains de ses produits dérivés à l’exportation tels que les fruits soient très appréciés sur le marché international pour sa couleur et son goût. En 2011, elle contribuait seulement à 1,28% au PIB agricole avec une estimation de vingt mille (20 000) emplois contre un potentiel de la demande régionale et internationale de spéculation estimé à un million deux cent mille (1 200 000) tonnes (MAEP, 2011).
Pour une production nationale avoisinant les quatre cent mille (400 000) tonnes, et représentant le troisième produit agricole en termes de contribution au Produit Intérieur Brut (PIB), après le coton et l’anacarde, l’ananas est produit principalement dans les départements du Sud-Bénin dans les communes de Zè, d’Abomey-Calavi, Allada, Tori-Bossito, Toffo, Kpomassè et Ouidah, qui concentrent 98% de la production nationale (PASREA, 2012). Cependant, ces communes de grande production sont relativement moins efficaces dans la production que les communes de faible production telles que Kpomassè, Bopa, Houeyogbé, Grand-Popo, Ouidah, Athiémè et Lokossa qui utilisent plus de main-d’œuvre qu’il ne faut pour produire les mêmes quantités d’ananas.
La capitalisation des expériences des producteurs à l’échelle industrielle, l’organisation et le suivi-conseil de la filière à l’instar des filières du coton et de l’anacarde pourraient favoriser le renforcement des capacités des acteurs de la filière à tous les niveaux et ainsi booster sa contribution à la croissance économique. Le développement des plans stratégiques de développement quinquennaux sont des atouts à mettre en place pour favoriser l’industrialisation de la filière et créer des emplois à chaque niveau de la chaine des valeurs de la filière.
La filière ananas a une bonne perspective de filière prioritaire et un potentiel d’exportation non négligeable si toutes les politiques sont mises en œuvre pour sa valorisation. Elle constitue une filière de réduction du chômage et de la pauvreté pour une croissance inclusive dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) au Bénin. Pour mettre en phase cette filière avec les plans stratégiques nationaux de développement, l’INSAE gagnerait à mener une étude auprès de tous les acteurs de la chaîne au Bénin.