L’INSAE mobilise les producteurs et les utilisateurs autour des enjeux nationaux de la statistique
Malgré la pandémie de la Covid-19 qui frappe le monde, l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique n’a pas voulu passer sous silence la Journée Africaine de la Statistique (JAS), célébrée les 18 novembre de chaque année. Pour l’édition 2020, l’INSAE a mobilisé ce jeudi les producteurs et utilisateurs béninois des données statistiques à travers un atelier par visioconférence autour du thème retenu au niveau continental qui s’intitule « Moderniser les systèmes statistiques nationaux pour fournir des données et des statistiques en vue de soutenir la paix et le développement durables en Afrique ».
Dans son mot de bienvenue, le Directeur Général de l’INSAE Monsieur Laurent Mahounou HOUNSA a salué « l’engagement personnel du Ministre d’Etat, chargé du Plan et du Développement Abdoulaye BIO TCHANE pour la redynamisation du Système Statistique National en général et de l’INSAE en particulier ». De même, à tous les Partenaires Techniques et Financiers qui œuvrent pour le développement de la statistique au Bénin, il a exprimé sa profonde gratitude.
La célébration de la Journée Africaine de la Statistique, le 18 novembre de chaque année, a été proclamée depuis 1990 par la conférence africaine conjointe des statisticiens, démographes, planificateurs et économistes sous l’égide de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Cette journée vise à affermir la culture statistique des populations africaines en mettant l’accent chaque année sur un domaine spécifique de la statistique publique et ses liens avec le développement socioéconomique.
Le thème de cette année 2020 illustre assez bien l’un des défis majeurs que doit relever chaque pays pour garantir des statistiques de qualité, gage d’une bonne gouvernance. Procédant à l’ouverture officielle des travaux de l’atelier, le Directeur de Cabinet du Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, le Professeur Alastaire ALINSATO a expliqué que « ce thème concorde avec celui de l’année 2020 de l’Union Africaine à savoir « Faire taire les armes : Créer les conditions propices au développement de l’Afrique ». En effet, l’objectif est d’attirer l’attention des décideurs, des partenaires techniques et financiers, des producteurs de données, des chercheurs ainsi que du public en général sur la nécessité de mettre en place un système statistique performant permettant de produire des statistiques de qualité pour éclairer les actions allant dans le sens de soutenir la sécurité, la paix et le développement des nations ».
Quatre communications ont été animées, suivies de riches et constructifs échanges. Il s’agit des thèmes suivants :
- « Les statistiques sur la paix, la justice et la sécurité : Enjeux et défis du dispositif des enquêtes auprès des ménages », présentée par Madame Elise AHOVEY, Directrice des Statistiques Sociales à l’INSAE ;
- « Evolution des statistiques judiciaires : Difficultés et perspectives », animée par Madame Falonne MEHOBA, Chef du Service des Etudes, de la Prospective et de la statistique à la Direction de la Programmation et de la Prospective du Ministère de la Justice et de la Législation ;
- « Evaluation des progrès vers les Objectifs de Développement Durable : Outils, résultats, difficultés et perspectives », présentée par Madame Léchidia de SOUZA, Directrice du Suivi et de l’évaluation à la Direction de la Coordination et du Suivi des ODD au Ministère du Plan et du Développement ;
- Et « Evolution des statistiques sur la sécurité publique : Difficultés et perspectives », animée par Monsieur Abdel Nasser SAMARY, Directeur de la Programmation et de la Prospective au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique.
Au terme de l’atelier, les participants ont formulé les recommandations ci-après :
- Mettre en place un mécanisme pour appuyer financièrement les réformes en cours dans les ministères qui n’ont pas de partenaires traditionnels ;
- Prendre en compte les besoins spécifiques des structures sectorielles dans la conception des enquêtes de l’INSAE car la réalisation d’opérations de collecte auprès des ménages et des entreprises revient trop chère pour le budget des services statistiques sectoriels ;
- Renforcer le plaidoyer auprès des autorités ministérielles pour porter les activités statistiques à une position d’activités prioritaires et stratégiques ;
- Prendre des dispositions de motivation pour maintenir les statisticiens à leurs postes surtout au niveau sectoriel et éviter la fuite des cerveaux ;
- Exploiter tous les mécanismes de diffusion pour rendre plus visibles les résultats des travaux statistiques afin de susciter un maximum d’engouement auprès des autorités politico-administratives et des PTFs ;
- Renforcer la synergie d’actions entre les différentes structures intervenant dans la chaîne de renseignement des indicateurs des ODD, stabiliser leurs points focaux et accélérer la complétude de la définition des indicateurs par cible ;
- Faire progresser à moyen terme toutes les applications spécifiques sur les statistiques sécuritaires vers la mise en place d’une grande base de données intégrée qui servira à la fois aux enquêtes policières qu’au renseignement des indicateurs statistiques du secteur.